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Journal de bord d'un après-tsunami
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3 décembre 2012

Byouin = hôpital

L'autre jour, après une énième matinée à mettre des coquilles Saint-Jacques, on a décidé d'être des grands malades et d'aller visiter l'hôpital à Ogatsu, déserté après le tsunami.
Bon, on a pu voir dans mes postes précédents que mon imagination me fait tout de suite penser à des scènes de films d'horreur donc proposer une exploration d'un hôpital où il y a eu des morts n'était peut-être pas la plus brillante de mes idées. Mais vu que je ne suis pas très maline, on y est allés quand même. Une fois la voiture à moitié cachée dans la cour arrière, on a pu entrer par... bon il y avait à peu près des ouvertures partout, l'ensemble étant dans un sale état.

Je fais juste une petite parenthèse pour vous expliquer comment marchent les explorations de lieux abandonnés. Techniquement, on n’a pas spécialement le droit. Il y a des endroits qui te le font clairement comprendre en mettant des barrières un peu partout et des grands points d'exclamations pour prévenir que l'endroit est instable, donc dangereux. Dans d'autres endroits, comme l'hôpital, il y a une simple corde devant l'entrée que tu peux facilement franchir, ce qui veux dire que l'ensemble ne va pas te tomber sur le coin du nez, mais si jamais c'est le cas tant pis pour ta poire. Si jamais tu te fais prendre, on ne te dira rien de spécial, sauf de sortir peut-être, l'exploration est assez courante et tolérée tant que tu respectes les lieux.

On est entrés donc. Je tiens d'ailleurs à souligner que A. et K., les deux garçons qui m'accompagnaient, me laissaient allégrement passer devant, bande de mecs de mes deux. L'hôpital est situé juste à côté de la mer. Il a 3 étages plus un rez-de-chaussée. L'eau a dépassé le toit. D'après mes sources, seulement quatre personnes ont survécu (ça je viens juste de le vérifier sur internet, je le savais pas à ce moment). Les lieux sont donc ravagés. Au rez-de-chaussée on a les salles d'examens, avec les scanners notamment, recouverts de boue et de poussière. Et des gouffres dans le sol signalés tant bien que mal. (P'tite pause: Maman, Papa, avant que vous paniquiez, je vous rappelle que j'ai jamais osé grimper dans un arbre, que j'ai pas voulu faire un toboggan aquatique avant mes dix ans, et on va pas parler du vélo sans les roulettes, donc si ça avait été réellement dangereux, j'y serais pas allé). C'est là que j'ai eu la plus belle frousse, avec une porte donnant sur un cagibi où il y a toute la grosse tuyauterie. Un gros tuyau avait la forme de quelqu'un assis et j'ai fait un bon de deux mètres. Yeah me. C'est aussi au rez-de-chaussée que les garçons ont trouvé vachement rigolo de se planquer derrière un mur pour me faire peur. Mais quand je les ai prévenu que mon premier réflexe quand j'ai peur c'est de frapper très fort, ils ont changé d'avis et sont sortis.

Premier étage, les salles des infirmières, je crois. Des portes anti-incendie totalement défoncées, un ascenseur entre deux étages, plus une seule fenêtre nulle part et des fils pendant du plafond. Un couloir aussi où une partie du mur manque et où tu dis gentiment à celui qui te suis "ouais, bon, on va ptêtre passer chacun son tour, hein?"

Deuxième étage, les chambres des patients avec les lits en travers des chambres, plus de matelas, mais de temps en temps une télé qui traîne. Et sur le pas d'une porte, une flaque séchée rougeâtre. C'est de la rouille, c'est de la rouille, c'est de la rouille.

Dernier étage, la salle des machines de l'ascenseur et l'accès au toit. A ce niveau, on a du mal à croire que l'eau est passée si haut. Et pourtant.

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